MIDEFEHOPS renforce les soins et ouvre des espaces d’écoute dans les zones de retour
En août 2025, MIDEFEHOPS, via le projet PAMOJA TUTAWEZA (consortium AVSI et SYOPADI), a intensifié son appui aux communautés de Rutshuru, Nyiragongo et Kirotshe. Objectif : rétablir des services de proximité, dignes et sûrs, pour les survivantes de VBG et les personnes revenues après déplacement.
Pourquoi des espaces d’écoute ?
Dans des zones marquées par l’insécurité, le déplacement et la stigmatisation, un espace d’écoute offre un lieu sûr, confidentiel et gratuit pour parler, être crue et orientée.
Ces lieux réduisent les barrières d’accès (peur, distance, coûts) et facilitent l’orientation rapide vers des soins médicaux, psychosociaux et juridiques.
Ils renforcent la confiance envers les services publics et communautaires, condition clé de la réintégration et de la résilience.
Concrètement, une survivante y trouve : une écoute qualifiée, un premier soutien psychosocial, une orientation vers la structure de santé la plus proche, un accompagnement juridique et, si nécessaire, un référencement vers des services spécialisés. Les équipes s’appuient sur des principes centrés-sur-la-survivante (confidentialité, consentement, non-discrimination) et une logique « ne pas nuire ».
Deux espaces d’écoute en construction
Deux nouveaux espaces sont en cours de construction : à Sake Afia (Kirotshe) et à Kasizi (Nyiragongo). Ils serviront de portes d’entrée vers un continuum de services (santé, psychosocial, protection, justice) et cibleront en priorité les déplacés retournés, souvent éloignés des dispositifs formels.
Autour de ces espaces, des activités communautaires (sensibilisation aux VBG, information sur les droits, repérage et référencement via des relais) favoriseront le dépistage précoce, la réduction de la stigmatisation et l’implication des hommes et des jeunes dans la prévention.
Appui concret aux structures de santé
Pour améliorer l’accueil et l’accompagnement, Chaque aire de santé ciblée a reçu du mobilier pour améliorer l’accueil et la confidentialité des entretiens : 3 chaises-cannes, 2 tables-bureaux et 2 bancs. Financé par le Fonds Humanitaire RDC, cet appui renforce la capacité d’écoute et de prise en charge là où la demande demeure élevée.
Comment ces espaces aideront la communauté
- Sécurité et dignité : un cadre sécurisant où déposer sa parole sans crainte de représailles ni d’exposition.
- Accès simplifié : un point unique d’entrée pour comprendre ses droits et être orientée vers les services adéquats.
- Lien social : restaure la confiance entre communautés revenues et institutions locales ; favorise la cohésion en brisant le silence autour des VBG.
- Prévention : sensibilisations régulières pour réduire la stigmatisation, encourager la demande de soins précoces et promouvoir l’égalité femmes-hommes.
- Durabilité : intégration aux parcours de soins existants, coordination avec les autorités sanitaires locales et formation continue des acteurs de proximité.
Un engagement vital dans un contexte fragile
Dans un environnement encore instable, ces investissements dans l’écoute, la protection et la santé sont un levier décisif pour restaurer la confiance et protéger durablement les communautés. Le travail conjoint de MIDEFEHOPS, d’AVSI et de SYOPADI, avec l’appui du Fonds Humanitaire RDC, traduit une conviction simple : sans lieux d’écoute sûrs et accessibles, la reconstruction reste incomplète.
PAMOJA TUTAWEZA vise plus de 109 000 bénéficiaires directs à Nyiragongo, Kirotshe et Rutshuru, avec un accent sur les zones de retour. Le projet mise sur une approche intégrée accompagnement humain, appui matériel, infrastructures adaptées pour accélérer la réintégration, réduire les risques et consolider la paix locale. Avec ces espaces, les survivantes et leurs familles trouvent une porte ouverte, un chemin clair vers les soins, et des alliés pour reprendre pied.