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Renforcement des capacités des membres communautaires à Punia : un pas décisif pour la protection de l’enfant

Renforcement des capacités des membres communautaires à Punia : un pas décisif pour la protection de l’enfant

Christopher Muzuka 2025-11-09 10:57:00

Punia, Maniema — 7–8 novembre 2025. Dans le cadre du projet ALERTE 1013, qui apporte une réponse multisectorielle (cash inconditionnel, protection et WASH) aux populations déplacées à la suite des affrontements de septembre, MIDEFEHOPS ASBL, avec l’appui du Start Network / Start Fund, a organisé une session de renforcement des capacités au profit de vingt membres des RECOPE et des CAC. L’objectif : professionnaliser les premiers répondants communautaires pour prévenir les violations, mieux détecter les situations à risque et orienter rapidement les survivant·e·s vers des services sûrs.

Les RECOPE (Réseaux Communautaires de Protection de l’Enfant) regroupent des volontaires formés pour identifier, protéger et accompagner les enfants vulnérables au sein des villages et quartiers. Les CAC (Cellules d’Animation Communautaire) mobilisent la population, mènent la sensibilisation sociale et assurent le suivi/retour d’informations sur les droits de l’enfant et la prévention des violences. Dans un contexte de déplacements récents qui fragilisent les mécanismes familiaux et communautaires de protection, le renforcement de ces relais de proximité devient un impératif humanitaire et un levier de résilience locale.

La formation, tenue à l’Institut M’BENGU les 7 et 8 novembre 2025, a alterné exposés, études de cas, jeux de rôle et travaux de groupe. Les modules ont couvert les droits et principes de la protection de l’enfant, la gestion de cas et le référencement (cartographie des services, consentement éclairé, confidentialité), la prévention des VBG et de l’EAS (signalement sûr, obligations et limites des volontaires) ainsi que la parentalité positive et des techniques de communication adaptées à différents publics, y compris les enfants en situation de handicap et les adolescentes. L’approche participative a permis de traduire les contenus en gestes concrets de terrain et d’harmoniser les pratiques entre villages.

Au cœur de l’action se trouve une séquence d’intervention claire et partagée :

  • Identifier précocement les risques chez les enfants et au sein des ménages ;

  • Référencer sans délai les cas vers des services sûrs et confidentiels (santé, psychosocial, sécurité/justice, protection) ;

  • Prévenir les VBG et l’EAS par des messages adaptés et des parcours de signalement sécurisés ;

  • Rétablir la confiance entre déplacés et hôtes autour de normes communes de protection.

Importance et enjeux

L’enjeu est double : répondre à l’urgence (réduire immédiatement les risques et les dommages) tout en consolidant des réflexes durables de protection au niveau local afin d’éviter la dépendance exclusive aux acteurs externes. Cette montée en compétences renforce aussi la redevabilité (consentement, « ne pas nuire », confidentialité), l’équité (accès à l’information pour les groupes à risque) et l’intégration WASH–Protection (éclairage, gestion des files, comités mixtes aux points d’eau/latrines) pour réduire les risques de VBG autour des services de base.

Pour soutenir la mise en pratique, des outils de sensibilisation ont été remis aux participants, notamment des calicots et dépliants sur la prévention des VBG et la parentalité positive. Ces supports standardisés faciliteront les causeries éducatives dans les villages, écoles, lieux de culte et sites de distribution, en assurant une cohérence des messages et une large diffusion.

Les résultats immédiats sont tangibles : vingt membres des RECOPE et des CAC disposent désormais de compétences harmonisées en protection de l’enfant et en référencement ; une cartographie locale des services (santé, psychosocial, sécurité/justice) a été validée et partagée pour réduire les délais d’orientation ; des messages prioritaires testés durant les ateliers sont prêts à l’emploi pour amplifier la sensibilisation communautaire. À court et moyen terme, on attend une détection plus précoce des cas, une hausse des signalements fiables, une diminution des pratiques à risque dans les ménages, et une cohésion renforcée entre déplacés et communautés hôtes.

Le suivi s’appuiera sur quelques indicateurs simples et actionnables : nombre de séances de sensibilisation menées chaque mois par les RECOPE/CAC ; proportion de cas référencés dans les 72 heures avec consentement documenté ; diffusion effective des supports et portée estimée des messages ; intégration de mesures de sûreté sur les points WASH (éclairage, comités mixtes, rotation des gardiens). Ces repères permettront d’apprécier la qualité de la réponse, d’ajuster les approches et d’asseoir la pérennité des acquis.

Cette initiative dote la communauté de gardiens actifs des droits de l’enfant et d’un langage commun pour prévenir, identifier et accompagner les situations de vulnérabilité. Avec le Start Network / Start Fund, MIDEFEHOPS ASBL poursuit son engagement pour des communautés résilientes et sécurisées à Punia et dans tout le Maniema où chaque enfant peut grandir protégé et chaque famille accéder à une information fiable et à des services dignes.

MIDEFEHOPS ASBL