Actualisation de la cartographie VBG : une étape clé pour renforcer la coordination et la protection des survivantes
Kirotshe, Rutshuru et Nyiragongo – Nord-Kivu
Dans le cadre du projet PAMOJA TUTAWEZA, mis en œuvre en consortium avec AVSI et SIYOPADI et financé par le Fonds Humanitaire en RDC, MIDEFEHOPS ASBL a conduit une série d’ateliers d’actualisation de la cartographie des acteurs de lutte contre les Violences Basées sur le Genre (VBG) dans les zones de santé de Kirotshe, Rutshuru et Nyiragongo.
Ces rencontres s’inscrivent dans la continuité des efforts engagés pour renforcer la coordination locale, améliorer la prise en charge multisectorielle des survivantes et garantir l’équité d’accès aux services essentiels dans un contexte marqué par les déplacements massifs et la vulnérabilité accrue des populations.
Un outil stratégique au service de la coordination
Dans le projet PAMOJA TUTAWEZA, la cartographie des acteurs VBG constitue un outil central de planification et de coordination humanitaire.
Son actualisation vise à :
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Identifier clairement qui fait quoi, où et pour qui ;
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Harmoniser les paquets de services offerts (santé, appui psychosocial, juridique, sécurité, socioéconomique) ;
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Réduire les chevauchements et doublons entre acteurs ;
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Mettre à jour les contacts et mécanismes de référencement pour un accompagnement plus fluide ;
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Cibler les zones encore sous-desservies afin de prioriser l’action humanitaire.
À travers cette démarche, la cartographie devient une boussole opérationnelle qui guide les interventions, oriente les ressources et renforce la complémentarité entre les acteurs pour une réponse plus rapide, plus équitable et plus proche des besoins réels des survivantes.
Déroulement et points saillants des ateliers
Kirotshe
L’atelier de Kirotshe a réuni les autorités locales, les responsables de la zone de santé, les ONG partenaires et les structures communautaires.
Les échanges ont permis de revisiter la cartographie existante et de l’actualiser pour refléter la réalité du terrain, notamment les nouveaux acteurs et les changements de zones d’intervention.
Les participants ont souligné l’importance de mieux relier les acteurs communautaires (APS, relais, comités de protection) aux structures de prise en charge formelles afin de réduire les ruptures dans la chaîne de référencement.
Rutshuru
Sur deux jours, les discussions à Rutshuru ont mis en évidence les avancées enregistrées mais aussi des défis persistants :
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Des irrégularités dans le référencement et l’orientation des survivantes ;
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Une insuffisance de coordination entre certains acteurs ;
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Le besoin de renforcer la collaboration entre les ONG partenaires et les Médecins Chefs de Zone.
Le Dr Bakunzi, Médecin Directeur de l’Hôpital Général de Rutshuru, a salué l’initiative, soulignant que « la coordination reste la clé pour offrir des services dignes et cohérents aux survivantes dans un contexte aussi complexe que celui de Rutshuru ».
Nyiragongo
Dernière étape de cette série, l’atelier de Nyiragongo a rassemblé des représentants d’organisations locales et internationales, des autorités sanitaires et des leaders communautaires.
Les participants ont adopté une vision commune et participative des interventions VBG.
L’actualisation a permis de :
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Clarifier les mandats et zones d’action des différents acteurs ;
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Renforcer la complémentarité entre acteurs santé, protection et psychosocial ;
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Améliorer la circulation de l’information et la qualité du référencement.
Les participants ont unanimement reconnu la valeur ajoutée d’une cartographie actualisée pour rapprocher les services des bénéficiaires et orienter plus efficacement les ressources.
Constats et enseignements
Les ateliers ont mis en lumière plusieurs constats transversaux :
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La présence d’acteurs motivés et engagés, mais parfois dispersés dans leurs interventions ;
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Des lacunes persistantes dans les circuits de référencement ;
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La nécessité d’un suivi régulier et partagé de la cartographie pour garantir sa mise à jour continue ;
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L’importance d’un leadership local fort (zones de santé, comités de protection, coordination multisectorielle) pour pérenniser les acquis.
Ces constats renforcent l’idée que la coordination n’est pas un luxe, mais une condition de qualité et d’efficacité dans la réponse aux VBG.
Perspectives et engagements
Ces ateliers d’actualisation marquent une étape charnière dans la lutte contre les violences basées sur le genre dans les trois zones de santé concernées.
En consolidant la collaboration entre acteurs humanitaires, autorités sanitaires, services techniques et communautés locales, MIDEFEHOPS et ses partenaires réaffirment leur engagement à :
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Promouvoir une réponse coordonnée et inclusive ;
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Renforcer les capacités locales de référencement et de suivi ;
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Assurer une protection durable des femmes, filles et autres personnes survivantes.
La cartographie actualisée devient ainsi un outil partagé et vivant, véritable levier pour planifier, orienter et améliorer l’impact collectif de la réponse humanitaire.
Vers une protection plus proche, plus rapide et plus humaine
En intégrant les leçons apprises et les synergies créées à travers Kirotshe, Rutshuru et Nyiragongo, MIDEFEHOPS poursuit son engagement à bâtir une société plus sûre, plus équitable et respectueuse des droits des survivantes.
Car, comme le rappellent les participants à ces ateliers :
“Une coordination renforcée, c’est une protection renforcée.”